Les violences obstétricales

« Tout comportement, acte, omission ou abstention commis par le personnel de santé, qui n’est pas justifié médicalement et/ou qui est effectué sans le consentement libre et éclairé de la femme enceinte ou de la parturiente. »

Lahaye, 2018: 187

Cette forme de violence se manifeste dans :

  • L’organisation des soins : protocoles hospitaliers rigides, mal employés et qui priment sur les besoins des personnes recevant les soins.
  • Les attitudes : gestes, paroles et attitudes brusques, contrôlantes, infantilisantes, méprisantes, etc.
  • Les pratiques : pratiques sans fondement scientifique, pathologisation du corps féminin et des corps jugés non-conformes, surutilisation de certaines interventions, etc.

Elle peut prendre une variété de formes :

  • Violences physiques : gestes douloureux et brusques, épisiotomie non nécessaire, point du mari (le fait de recoudre l’orifice du vagin plus serrer pour augmenter le plaisir du conjoint lors de futurs rapports sexuels).
  • Violences sexuelles : touchers vaginaux à répétition et/ou effectué par des personnes différentes, point du mari, commentaires inappropriés sur l’apparence du corps ou sur la sexualité de la personne ou du couple.
  • Violences psychologiques : absence de soins, atteinte à la dignité, insultes, hostilité.
  • Violences verbales : remarques dégradantes, atteinte à la dignité, insultes, demander à la personne qui accouche de se taire, dire à la personne que son col ou son utérus est paresseux

L’existence des violences obstétricales repose sur une vision selon laquelle les femmes et toute personne ayant un corps jugé non-conforme selon les standards médicaux seraient inaptes à donner naissance sans interventions médicales. Cette idée entraîne la pathologisation de l’accouchement. Dès lors qu’on adopte cette vision de l’enfantement, toutes les contraintes médicales et toutes les interventions sur les corps seraient, de fait, justifiées (Lahaye, 2018).