Encore une fois, il réinséra ses doigts sans avertissement et y installa le nouveau Cervidil toujours de façon assez brusque et violente
Pour résumer l’histoire, c’était ma troisième grossesse. J’étais rendue à 41 semaines et demi, je n’avais aucun travail, ni dilation ou effacement de fait. J’ai pris la fameuse décision de poursuivre pour une induction comme le suggérait tellement les professionnels. J’ai eu droit à un premier Cervidil (tampon d’hormones) en soirée. Le lendemain matin, après le lot de stress que ça m’occasionnait d’être induite, un résident se pointa le bout du nez dans ma chambre accompagné d’une collègue infirmière en qui j’avais pleinement confiance. Sur le coup, j’ai accepté la présence de ce résident (comment le refuser de toute manière si on ne l’a pas planifié d’avance? À la vitesse qu’il s’est introduit, pas le temps de niaiser!)
Il a enfilé ses gants. Sans même me mentionner que ça allait être froid
ou qu’il allait insérer ses doigts, il a fait ce qu’il devait de façon assez
brusque. Du coup, j’ai été surprise, car on nous avertit tout le temps
d’habitude avant de faire un toucher vaginal. Je me souviens avoir mis mon bras
sur mes yeux un peu pour me cacher. Il était à la recherche de ce Cervidil et
n’y allait pas délicatement du tout, assez que, moi qui ne blasphème jamais
envers quelqu’un, je lui ai demandé d’y aller plus doucement en finissant avec
un juron. Je me sentais honteuse. Il ressortit ses doigts pour prendre le
nouveau Cervidil à insérer. Cette fois-ci, j’étais sur mes gardes. Encore une
fois, il réinséra ses doigts sans avertissement et y installa le nouveau
Cervidil toujours de façon assez brusque et violente. On me
« jouait » dans l’intérieur et je restais cachée derrière mon bras…
Il a enlevé ses doigts, ses gants, puis s’en allait pour sortir de la chambre.
J’ai dû l’interpeler pour réussir à avoir de l’information, à savoir s’il y
avait du changement au niveau de mon col depuis l’insertion du premier
Cervidil. Il m’a répondu rapidement que non et m’énuméra les mêmes chiffres
qu’on m’avait dit en soirée la veille. Je doute qu’il ait réussi à vraiment
constater à combien j’étais de par la façon qu’il me manipulait. Quand il est
sorti, c’était d’une telle lourdeur dans la chambre. Je savais que l’infirmière
comprenait comment je me sentais. Personne ne parlait. J’avais la gorge nouée.
Puis mon amie/collègue m’a dit: « Tu sais que tu as le droit de refuser sa
présence? » et je suis partie à pleurer. Encore une fois, je me sentais
terriblement honteuse et non respectée. Je me questionnais à savoir si c’est
moi qui était dans le champ à me sentir ainsi. J’ai refusé n’importe quelle
intervention de sa part par la suite, mais le mal était fait.
Je sais qu’il y en a qui vivent des choses réellement pires mais sérieusement,
c’était tellement violent et c’est sûr qu’il me faisait mal. Ça reste une
expérience négative dans tout le reste de cet accouchement très difficile.